Le hasard et la curiosité ont décidé du destin professionnel et artistique de Mohamed, le souffleur de verre de Nazelles-Négron
Il était une fois, il y a un quart de siècle… L'histoire de Mohamed El Hamiani pourrait commencer comme ça. A l'âge de 19 ans, cet habitant de Nazelles-Négron tombe sur une annonce de l'ANPE qui recherchait un souffleur de verre. Comptable de formation, il téléphone par curiosité et tout s'enchaîne. Une visite de l'entreprise se poursuit par une semaine à l'essai « J'ai été attiré tout de suite par cette matière-là. J'y allais même le samedi matin pour apprendre. » Il est pris en contrat de qualification sur 2 ans, obtient ensuite son CAP en candidat libre à Paris, puis est embauché dans l'entreprise, Dumas à Noizay. Il fabrique du matériel de laboratoire pour l'œnologie. Le comptable est devenu souffleur de verre au chalumeau « Cela fait 25 ans et je ne regrette rien », dit aujourd'hui Mohamed qui n'en est pas resté là.
Fabriquer des objets en verre dans la semaine ne lui suffisait pas. Il s'est lancé dans la création artistique. « Un jour, j'ai fait une démonstration et j'ai vu que ça plaisait aux gens ». A l'époque, il habite à Pocé. Il commence donc dans son garage à créer des objets, des vases, etc. Il continue dans sa maison actuelle, à Nazelles.
Mohamed passe en moyenne 3 heures par semaine pour créer des objets ou fabriquer à la demande. Il a réalisé une locomotive, un saxophone, mais aussi des vases originaux. Pour un départ en retraite, on lui commande même un modèle réduit de tractopelle en verre !
"Quand on ne sent pas le verre, il vous le rend"
Il utilise des tubes de verre de différents diamètres qu'il chauffe. Le verre, qui vient de Tchéquie ou d'Allemagne, est un verre qui résiste aux chocs thermiques. Sous la flamme du chalumeau, le verre ramolli est modelé en soufflant dedans grâce à un tuyau en caoutchouc. A l'aide de pinces et d'outils adéquats, il crée les courbes et les formes, soude les morceaux, coupe, ajuste, le tout au son de la flamme qui souffle en faisant chanter le verre qui se déforme.
« On reste humble vis-à-vis de cette matière. C'est beau et fragile. Quand on ne sent pas le verre, il vous le rend. »Mohamed crée des objets au fil de son inspiration, mais aussi des idées des gens qu'il rencontre. « Je me limite à faire des pièces uniques pour les anniversaires, les mariages. Je fais beaucoup de cadeaux personnalisés. »
Il tient même un stand d'exposition dans certaines fêtes de village et sur les marchés de Noël. Il a son matériel et fabrique sur place, devant le public. « Quand je vois le plaisir dans les yeux des gens, c'est une belle satisfaction »,explique-t-il. Il lui faut environ une demi-heure pour fabriquer un vase original avec sa petite décoration, la goutte d'eau, le petit animal, etc.
Là aussi, depuis 6 ans qu'il en a fait sa passion artistique, le souffleur ne se lasse pas. Et le public, lui, regarde la magie opérer quand une forme de verre surgit sous les yeux.
pour le contacter : http://adf.ly/1dNsLf
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